Avocat ? Professeur de droit ? Est-ce que ce 2,5 en droit pénal va m’empêcher de trouver un stage d’avocat ? Ne nous sommes-nous pas tous questionnés quant à nos perspectives ? Il peut arriver que notre esprit soit tellement axé sur ces questions que l’on en n’oublie la raison première pour laquelle nous avons choisi le droit. En effet, un adage latin affirme que le droit mène à tout, cependant, très souvent dans l’esprit du public, le droit ne semble tourner en général qu’autour d’une seule thématique : le métier d’avocat. Et c’est souvent plus tard et non trop tard, que les étudiants se rendent compte qu’il existe d’autres alternatives, d’autres vocations que le métier d’avocat.

Dans cet article, nous exposerons de manière générale le parcours ordinaire d’un étudiant en droit, ainsi que les différentes opportunités s’offrant à lui tout au long de son cursus universitaire.

I. Formation de juriste

    a) Définition et notion d’un juriste

Le baccalauréat universitaire en droit, divisé en 3 ans dont 2 parties distinctes, offre une formation où les bases du droit civil, pénal et public sont abordés au cours de celui-ci. À l’obtention du diplôme de bachelor, l’étudiant se voit alors attribuer le titre de « juriste ». Cela signifie que l’étudiant, devenu juriste, est désormais un généraliste du droit. Cette notion peut paraître abstraite, mais prend sens au vu de ce que le juriste accomplit. En effet, mettant en pratique ce qu’il a appris, il a ainsi un rôle d’assistance et de conseil auprès de la structure à laquelle il s’engage. Souvent faussé par une réalité biaisée, un juriste ne se retrouvera pas nécessairement au cœur de la justice1 en tant que telle. Il peut évidemment exercer son activité au sein d’une structure telle qu’un tribunal, mais pourra également se tourner vers une administration, une entreprise et bien plus encore.

    b) Différentes alternatives

L’obtention d’un bachelor ne va pas forcément de pair avec l’obtention d’un master bien que la formation soit constituée d’un bachelor ainsi que d’un master. Nombreux sont les étudiants qui décident d’arrêter leur cursus universitaire à la fin du bachelor. Nombreux sont également ceux qui décident de continuer ce cursus universitaire en entamant un master et en travaillant à côté. À noter, qu’à la fin du bachelor, 92% des étudiants obtiennent un premier emploi. Cela est dû à l’évolution des nouvelles technologies et aux besoins constants des diverses structures d’être conseillés et épaulés dans les domaines où seul un juriste aura les qualités requises.

        1- Administration publique

L’administration publique regroupe les unités appartenant à la Confédération, aux cantons et aux communes. En effet, l’administration publique est propre à l’État ou d’autres collectivités publiques, qui constitue un élément substantiel du pouvoir exécutif. Les cadres ayant suivi une formation juridique se voient alors offrir un emploi dans des domaines tout aussi variés les uns que les autres. Nous retrouvons, dans un premier plan le domaine de la justice et de la police, mais le juriste pourra également se tourner vers des domaines liés aux finances, à l’économie publique, l’aménagement du territoire, l’environnement, le commerce extérieur, la santé, la sécurité sociale, l’agriculture, etc2.

        2- Secteur privé

Pour ce qui est du secteur privé, celui-ci englobe tous les secteurs économiques à l’exception de l’administration publique, de la formation, de la santé et des affaires sociales3. Il va alors souvent s’agir d’entreprises confrontées à la multiplicité des règles applicables tant nationales, internationales que supranationales. La présence du juriste est dès lors essentielle et indispensable. Les domaines touchés par cette multiplicité sont le droit des affaires au sens large (droit commercial, droit de la concurrence, droit bancaire, droit fiscal, droit de la poursuite), mais aussi des secteurs plus spécialisés afin de contrôler l’émergence des nouveaux médias (droit des télécommunications, droit de l’informatique, droit de la propriété industrielle).

Le droit voit ses domaines d’investigation constamment élargis à de nouvelles branches (assistance judiciaire et administrative internationale, protection des données, génie génétique, droit des médias), à des institutions nouvelles (trust, instruments dérivés, franchises) et se caractérise par une nette tendance à l’internationalisation (droit pénal international, droit international privé, droit du commerce international, droit fiscal international, droit communautaire).
Il est ainsi aisé pour un juriste de trouver un emploi où il pourra ajouter sa pierre à l’édifice.

        3- Autre (organisation internationale)

Il est impossible d’évoquer les organisations internationales sans rappeler que la ville de Genève abrite 36 organisations internationales (ONU, CICR, OIT ; OMC ; OMS, OMPI, etc.) et près de 700 organisations non gouvernementales. Ce choix remonte à la fondation du Comité international de la Croix-Rouge en 1863. La neutralité suisse et sa tradition humanitaire l’ont, par la suite, permis de devenir un choix évident pour la Société des Nations née à la fin de la Première Guerre mondiale et ancêtre des Nations Unies. Pour pallier diverses problématiques et thématiques spécifiques, les organisations se tournent bien souvent vers les juristes spécialisés (droit humanitaire, droit de l’Homme, droit des télécommunications, droit de la propriété intellectuelle, droit du commerce international, droit des réfugiés, droit de l’environnement, droit de l’énergie, etc).

II. Master

Le master, vient compléter et approfondir la formation de base du juriste, et permet à celui-ci de voir son champ d’alternative augmenté. En effet, un étudiant ayant obtenu son master pourra, en sus de ce qui a été précité, trouver une fonction liée à l’enseignement dans les écoles obligatoires et post-obligatoires (cycle, école de commerce, collège, école de culture générale). Si l’étudiant le souhaite, et qu’il est intéressé par la recherche, celui-ci pourra même se tourner vers un poste d’assistant en vue de soutenir une possible thèse de doctorat.

Il existe également la possibilité, après l’obtention du bachelor, de se tourner vers des masters interdisciplinaires (criminologie, droit de l’enfant, etc.) afin de mettre en pratique ce qui a été appris au sein d’une infrastructure.

Ayant mentionné précédemment les organisations internationales, avec une présélection et une formation de 15 mois au sein du DFAE, un étudiant pourra également promouvoir et défendre les intérêts de la Suisse en matière de politique extérieure en devenant diplomate.

III. Et ensuite?

À la suite du master, un étudiant qui le souhaite peut obtenir son brevet d’avocat après avoir suivi la formation à l’école d’avocature et suivi 18 mois de stage. Le brevet d’avocat permet d’exercer la profession d’avocat, mais cela ne s’arrête pas là. Un étudiant en possession du brevet d’avocat aura alors accès à la fonction de magistrat, par exemple, où il faudra alors être appuyé par un parti lors de la sélection afin d’être juge ou procureur.

Un brevet d’avocat est le témoin du travail acharné de l’étudiant. Il permet ainsi à celui qui en est titulaire d’exercer une haute fonction au sein d’une structure administrative, comme directeur de secrétariat, chef d’état-major (à certaines conditions) et bien plus encore.

La possibilité de ne pas suivre un stage d’avocat, mais un stage de notaire lui est également offert sous d’autres conditions. En effet, celui qui souhaiterait exercer la profession de notaire devra suivre un stage de quatre à cinq ans dans une étude de notaire avant de pouvoir se présenter au brevet de notaire. Certes beaucoup plus long, cela n’en reste pas moins une belle profession où neutralité, confidentialité et modération sont les mots d’ordres.

Bien qu’il ait été présenté plusieurs alternatives au métier d’avocat, cette liste n’est absolument pas exhaustive de par l’immensité des métiers en lien avec le droit. Le droit ne mène ainsi pas seulement au métier d’avocat, mais recouvre différents domaines tout autant passionnants.

Auteures : Whitney Femmy, Jasmina Vouillamoz